Il semblerait que vous ayiez été déconnecté. Se reconnecter :

Identifiant ou mot de passe invalide

Je me connecte

Podcast - Bookmakers - Nicolas Mathieu - 2/3 Greffier de guerre

Un film de Richard Gaitet

Entre 2005 et 2008, après une pelletée de petits boulots plus ou moins liés à l’écriture, Nicolas Mathieu devient à 27 ans une sorte de greffier industriel : son taf principal est de retranscrire tout ce qui se dit dans des réunions de comité d’entreprise au cours de liquidations ou de plans sociaux.


Tôt le matin, l’auteur en devenir débarque alors – avec sa “tête de bobo” et son “petit ordi” – dans des usines du Nord de la France. “Il y avait une dramaturgie intense, les directions qui licencient et des ouvriers qui résistent. Un théâtre cruel, avec ses codes et sa langue brutale : des verbes comme “impacter”, “implémenter”, des expressions comme “je prends note”, formulées face à des mecs en bleu de travail, avec leurs grosses pognes et leurs chaussures de sécu, des braves types qui allaient peut-être perdre leur job. Je me suis vraiment plu en leur compagnie. Je retrouvais des allures, des paroles, des corps familiers : c’était mon père, mes oncles, leurs copains.”
 

De ces retrouvailles adossées au regrettable crépuscule de la classe ouvrière, Nicolas Mathieu tire la matière d’un premier roman publié après quatre ans de travail acharné, dont il puise le titre dans une fable de La Fontaine. “Aux animaux la guerre” conte sur 450 pages la fermeture d’une usine de sous-traitance automobile des Vosges aux airs de “baleine échouée, la lassitude d’un syndicaliste pugnace en butte à de jeunes consultants parisiens aux “chaussures pointues” qui viennent “retailler l’organigramme”, les combats d’une inspectrice du travail un chouïa alcoolo et les sévices d’un réseau de prostitution auquel est mêlé un ancien membre de l’OAS, qui fraye avec de violents margoulins...
Dans le mille : son style ample et sombre est vite remarqué, le livre se vend au fil des années à 60 000 exemplaires et devient une série sur France 3 avec Roschdy Zem, Olivia Bonamy, Rod Paradot et Tchéky Karyo, qu’il co-écrit avec le réalisateur Alain Tasma. Ce qu’il nous raconte dans ce deuxièmle épisode en réglant son ardoise à l’un des patrons du polar français, Jean-Patrick Manchette (1942-1995), qui l’a aidé à établir “une position de tir”.



Pour aller plus loin

Filtres

croix de fermeture

Matières

Critères vidéos

Sources