Un film de Richard Gaitet
"Le pic de l’autofiction parisienne m’énervait. Je me suis dit : tente le contre-pied radical, très loin de toi, sur une expérience non-vécue."
Quand Tristan Garcia s’attelle en 2006, à 25 ans, à l’écriture de La meilleure part des hommes, qui sera son premier roman publié deux ans plus tard aux éditions Gallimard, ce Toulousain straight, pudique et poli, qui ne connaît de Paris que “trois stations de métro”, s’efforce d’adopter “une autre manière d’aimer, de parler, de penser”. Et choisit d’entrecroiser, “avec vitesse et impureté”, dans les années 90 contaminées par le sida, les langues et les destins d’un écrivain gay toxicomane adepte de l’amour sans capote (fortement inspiré de Guillaume Dustan), d’une figure du militantisme de prévention (on pense vite à Didier Lestrade, fondateur d’Act-Up), d’un philosophe de gauche qui vire réactionnaire (beaucoup y ont vu le parcours d’Alain Finkielkraut) et d’une journaliste de Libé – caricaturale et, de son propre aveu, “ratée” –, qui fait le lien entre les trois.
Distingué du très branché prix de Flore et vendu à 50 000 exemplaires, traduit en quatre langues et monté au théâtre, La meilleure part des hommes vaudra à Tristan Garcia énormément d’embarras et de malentendus. S’il ne s’agit pas de la meilleure part de son œuvre, cette entrée en littérature riche en enseignements va nous permettre, dans ce deuxième épisode, de réfléchir à des questions capitales pour notre époque : comment se projeter dans un autre genre que le sien ? Et l’usage du mot “pédé” quand on est hétéro, c’est OK ou pas ?
littérature - réception (littérature)
industrie des biens de consommation - impression (papier) - imprimerie - livre
littérature - poésie (littérature) - épopée (genre) - roman
médecine (science médicale) - maladie - infection - maladie infectieuse - SIDA
2020, 41 min
Couleur, 16/9, Stéréo
Version française
A2
B1
B2
C1
Réalisateur : Richard Gaitet
Producteurs : ARTE Radio
Nationalité : France