La gentillesse est aussi le geste condescendant de ceux qui vivent avec le sentiment d’être supérieurs aux autres, prétendent ceux qui la soupçonnent et s’en méfient.

Et si elle n’était rien de tout cela ?

Et si la gentillesse souffrait du mal de ne pas savoir revendiquer sa simplicité ?

D’où vient le problème très contemporain de ne plus pouvoir supporter la bonté nue et sans prétention ?

Invité : Emmanuel Jaffelin

Agrégé de philosophie, Emmanuel Jaffelin est professeur de philosophie au Lycée de Châtenay-Malabry, après avoir mené une carrière de diplomate. Il a orienté ses recherches sur les questions politiques et éthiques. Il a notamment abordé la question carcérale sous l'angle d'une critique sévère du système pénitentiaire français (cf. Apologie de la Punition, Plon, 2014). Il prône, par ailleurs, l'émergence d'une nouvelle éthique fondées sur la gentillesse. Il défend une éthique de "Gente Dame" et de "Gentilhomme" enracinée dans cette "vertu mineure" qu'est la gentillesse, mais qui définirait une morale plus accessible que les standards trop exigeants de la sainteté. Il est l'auteur de nombreux ouvrages : Petit Cahier d'Exercices de Gentillesse (Jouvence, 2016), Éloge de la gentillesse en entreprise (First, 2015), On ira tous au Paradis - Croire en Dieu rend-il crétin ? (Flammarion, 2013), Petit éloge de la Gentillesse (François Bourin, 2011 ; J'ai Lu, 2015), Éloge de la Gentillesse (Bourin, 2010). 

La collection : Raphaël Enthoven présente des philosophes, hommes, femmes, européens, jeunes et représentatifs de la diversité des philosophies et des "écoles". Le principe : rendre tout concept philosophique compréhensible, en le liant à des événements et des représentations iconographiques connus et reconnus de tous. Philosophie se propose, non pas de transformer le monde mais de l'interpréter : l'enjeu est de remplacer les convictions par le dialogue et les préjugés par le doute. Une invitation exemplaire à voir le monde avec d'autres yeux que les siens.