Les femmes sont lunatiques mais empathiques, les hommes sont plus agressifs et aiment commander… Films, publicités mais aussi discours politiques entretiennent les clichés sur les hormones. Mais si elles sont très actives dans notre corps, entre puberté, métabolisme ou sexualité, la testostérone ou l'ocytocine - la prétendue "hormone de l’amour et de la tendresse" - méritent-elles leur réputation de toute-puissance, à l’origine de différences présumées entre les cerveaux masculin et féminin ? Si la science a longtemps considéré que la nature déterminait les attitudes des deux sexes - les femmes étant tournées vers le foyer, les hommes vers les sciences exactes, les conquêtes militaires ou même la musique symphonique -, des études réfutant cette approche montrent aujourd’hui que le vécu et les normes socio-culturelles ont aussi en retour une influence sur la structure cérébrale, le système endocrinien et le comportement. Marquée elle-même par des constructions culturelles, l’endocrinologie doit ainsi repenser ses méthodes. Biologie et société En interrogeant des chercheurs - neuroscientifiques, psychologue, endocrinologue, sociologue -, ce passionnant documentaire examine les stéréotypes de genre et fait le point sur un débat qui n’en finit pas d’agiter la communauté scientifique. De jeunes transgenres en hormonothérapie partagent aussi leur expérience avouant, comme Luca, se servir "des clichés pour avoir l’air plus masculin". Pourtant, les étonnants résultats de recherches interdisciplinaires tendent à confirmer l'immense complexité du système hormonal. Ainsi, la testostérone serait produite en réponse à une attitude masculine plutôt qu’elle ne l’engendrerait. Alors que les lignes de démarcation entre sexes, mais aussi entre nature et culture, s’estompent, l’être humain entrevoit la possibilité de s’affranchir de sa biologie. Mais aspire-t-il vraiment à cette révolution ?