Un film de Raphaël Hitier
Pourquoi, en dépit de l'imminence de la catastrophe climatique, ne parvenons-nous pas à changer nos modes de vie ? Y a-t-il une explication scientifique à cette inertie ? Réponse dans cette enquête qui révèle les surprenants réflexes du cerveau humain.
"Devant le danger, nous avons tendance à mettre la tête dans le sable" : telle est la conclusion de Tali Sharot, neuroscientifique, concernant la manière dont le cerveau humain appréhende le réchauffement climatique. Bien qu’une réelle prise de conscience des populations soit en cours – la multiplication des catastrophes naturelles et des records de chaleur aidant –, les activités humaines responsables du phénomène restent peu ou prou inchangées, comme si la menace était irréelle ou trop éloignée. Cet immobilisme collectif pourrait trouver son origine dans nos cerveaux. Nombre de biais cognitifs entravent en effet notre jugement : celui de l’optimisme, qui nous conduit à minimiser l’impact négatif d’un événement ; celui de la culture, selon lequel l’humain, au-dessus de la nature, sera toujours sauvé par le progrès technologique ; ou encore celui de la "confirmation". "Notre cerveau s’intéresse aux informations qui confirment sa vision du monde, pas à celles qui la contredisent", résume Andreas Kappes, psychologue en sciences cognitives. Ce dernier réflexe cérébral favorise la polarisation des opinions, aujourd’hui renforcée par les algorithmes des réseaux sociaux qui, en proposant des contenus liés aux préférences de leurs utilisateurs, les enferment dans une "bulle de filtres". À ces mécanismes bien peu rationnels s’ajoute le phénomène psychosocial dit "effet spectateur" : plus nous sommes nombreux à pouvoir intervenir en cas de danger, plus nous nous sentons autorisés à ne rien faire, en rejetant la responsabilité sur les autres... Nos habitudes contemporaines de consommation, ancrées dans les couches profondes de nos cerveaux et encouragées par le circuit de la récompense, constituent un frein supplémentaire à l’action.
Sous influences
Pour tenter d’expliquer l’inertie générale face à l’urgence climatique, Climat : mon cerveau fait l’autruche – réalisé sans qu’aucun membre de l’équipe prenne l’avion – convoque une dizaine de chercheurs de disciplines variées, des neurosciences à la philosophie en passant par la psychologie et la sociologie. Cette enquête scientifique met leurs travaux à notre portée sous forme d’animations éclairantes en recréant plusieurs expériences qui dévoilent le fonctionnement du cerveau humain. Elle fait également le lien entre certains mécanismes psychiques et l’éventail des réactions suscitées par la vaccination contre le Covid-19 pour interroger la pratique du nudge – littéralement "coup de coude" –, un ensemble de techniques visant à influencer les comportements sans coercition. Si l'usage qu'en ont fait les gouvernements durant la pandémie a provoqué la controverse, il pourrait contribuer à inverser la tendance.
société des médias - effets des médias
société des médias - impact des médias sur la politique et la société - manipulation (éducation aux médias)
société des médias - rôle des médias dans une société démocratique
neurobiologie - système nerveux - cerveau - sciences cognitives
vie quotidienne - philosophie de vie
dangers /risques pour l’environnement
préservation de l’environnement
politique - participation des citoyens
démocratie et société - société de consommation
géographie physique - géographie du climat - climat - réchauffement climatique
éthologie / étude du comportement
politique économique - consommateur
homme et technique - mesures - mesure et influence
préservation de l’environnement - développement durable
société des médias - comportement face aux médias - réseaux sociaux
2021, 52 min
Couleur, 16/9, Stéréo
Version française avec transcription et avec sous-titres sourds et malentendants , Version allemande
A2
B1
B2
C1
Réalisateur : Raphaël Hitier
Producteurs : ARTE France, Un fil à la patte
Nationalité : France