César, sculpteur décompressé
Description
Rien ne destinait cet enfant né à Marseille en 1921, et issu d'un milieu modeste, à devenir un artiste d'avant-garde. À 12 ans, celui qui s'appelle encore César Baldaccini travaille pour aider son père, mais étudie aussi le dessin. En 1943, il monte à Paris et s'inscrit aux Beaux-Arts. Il choisit la sculpture, un art dispendieux pour cet étudiant désargenté. Dès les années 1950, il façonne de fins animaux à partir de débris métalliques ramassés dans les usines. Cet alliage entre son imaginaire méditerranéen et ces matériaux industriels lui vaut d'être remarqué par Picasso. Mais en 1960, cet instinctif, désormais en vogue, opère une mutation radicale. Fasciné par les presses hydrauliques, il présente trois voitures compressées au Salon de Mai. L'artiste s'efface devant la machine, et l'esthétique morbide de la casse irradie la sculpture. Tollé !
Compressions et empreintes
En un demi-siècle, César va dynamiter la sculpture classique, comme en témoignent les grands axes de son œuvre : fers soudés, compressions, empreintes (dont le pouce haut de 12 mètres, que César, adepte du monumental, jugeait petit à côté des tours de La Défense) et expansions. À l'aide d'archives savoureuses – l'artiste cultivait sa faconde méridionale –, d'éclairages de proches et d'experts – le directeur du Centre Pompidou Bernard Blistène, la critique d'art Catherine Millet, l’architecte Jean Nouvel, Stéphanie Busuttil, sa compagne… –, il rend à César ce qui lui revient : des révolutions artistiques majeures, longtemps occultées par le personnage médiatique haut en couleur que l'artiste s'était forgé.
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