La Méditerranée, dont les rivages sont aujourd’hui partagés entre 22 pays, est depuis l’Antiquité un lieu de circulations et d’échanges, de conflits et d’affrontements. L’exposition «Méditerranées » prend comme point de départ le caractère pluriel et insaisissable des mondes méditerranéens. Depuis le 17e siècle en effet, les artistes et les savants ont observé, étudié, représenté la Méditerranée, contribuant à en façonner des images multiples : leurs créations et les objets rapportés ont nourri les collections des musées qui, à leur tour, ont participé à cette fabrique des imaginaires de la Méditerranée. Dans les musées de beaux-arts, ce sont les œuvres et les civilisations du passé, en particulier celles de l’Antiquité, qui ont été mises en valeur les premières, de l’Odyssée aux temples grecs, de Rome à Palmyre. Les musées d’ethnographie, dont le Mucem est l’héritier, sont apparus plus tard, au 19e siècle, en parallèle de la colonisation du sud et de l’est de la Méditerranée par les États européens. La sincérité de l’intérêt scientifique et humaniste pour les autres cultures y côtoie les intérêts et entreprises des puissances coloniales.