Le siècle de Duras
Description
On n’a pas fini d’écouter Marguerite Duras (Saïgon, 4 avril 1914 - Paris, 3 mars 1996), ses mots autant que ses silences. Il n’y a pas que ses livres. Ses entretiens pourraient être inclus dans ses œuvres complètes tant ils les prolongent. Dites autrement, certaines de ses vérités prennent une autre résonance. Sur l’enfance tout d’abord. Sur l’écriture ensuite et l'impérieuse nécessité, dès l’âge de 12 ans, de s’en emparer pour "faire parler ce silence" sous lequel sa famille l’avait écrasée. Sur sa mère bien sûr, ses talents de conteuse, sa folie, que Marguerite crut longtemps avoir reçue en héritage, son pessimisme radical. Sur le colonialisme. Sur la Résistance et la torture. Sur son jeu dangereux avec l’alcool. Sur l’amour maternel. Sur la politique, l’ancienne secrétaire de section du Parti, demeurée une communiste sans jamais plus se reconnaître dans le communisme, ayant fini par verbaliser sa haine du Parti. Sur la vie, tout simplement.
En regardant défiler son siècle, en jugeant certains hommes dans l’amitié affectueuse (François Mitterrand), sans indulgence (Sartre) ou avec une grande violence parfois (le général de Gaulle, Jean-Marie Le Pen), elle reste une écrivaine en toutes choses d’une effrayante lucidité sur elle-même avant de l’être sur les autres. Duras avait le génie de parler et d’écrire sans passer par le filtre de la connaissance, en allant droit au nerf, animée d’une froide clarté et d’une détermination tranchante. Sans détour jusqu’à l’essentiel. Dans ce film de montage, où seule sa voix commente, elle s’explique sans jamais chercher à se justifier, avec un esprit, une intelligence, un humour et une absence de détours qui, autant que ses silences, sont sa signature.
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