François Truffaut l'insoumis
Description
Pour beaucoup, François Truffaut incarne l’image d’un homme sage et rangé, d’un cinéaste devenu classique. Mais la façade "petite-bourgeoise" d’un artiste uniquement préoccupé par le cinéma est trompeuse, tant l’homme fut un écorché vif, aux nombreux engagements politiques. Mais, mesuré et humble, il n’en fit pas toujours la publicité auprès du grand public. Recoupant les témoignages de ses proches (dont Jean-François Stévenin et Georges Kiejman) avec des archives télévisées, Alexandre Moix compose le portrait diffracté d’un Truffaut méconnu, en colère contre son époque. "Je suis contre la société mais pas d’une façon forcenée. Je suis contre la notion de société", disait-il.
Révolté, l’auteur de Fahrenheit 451 le fut dès son enfance, qu’il qualifiait de "boiteuse", marqué à vie par le désintérêt méprisant de ses parents. Très agressif, voire enragé dès qu’il parle de cinéma, sa précoce monomanie, il se retrouve en centre pour mineurs délinquants. André Bazin l’en délivre. Le célèbre critique voit en lui une plume journalistique en devenir. Celui qui désertera lors de son service militaire apprend alors à "transformer sa colère contre la société en combat intellectuel" pour le cinéma. Mais sa plume virulente puis son art de cinéaste ne le détourneront pas de certains engagements concrets. Admirant Sartre, François Truffaut prend position avec Simone de Beauvoir pour la légalisation de l’avortement, soutient les déserteurs en Algérie et alerte l’opinion sur l’enfance maltraitée. En 1968, il se mêle aux manifestants qui stoppent le Festival de Cannes, arguant qu’"un artiste doit être un sceptique, celui qui râle et doute".
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